Alors que nous arrivons à la fin du premier trimestre de 2022, force est de constater que les marchés continuent d’être volatils, les hausses et les baisses alternant à un rythme soutenu. Les événements mondiaux difficiles que nous connaissons actuellement maintiennent un climat d’incertitude dans tous les marchés de la planète.
Il faut aussi reconnaître que malgré cette imprévisibilité, des gains intéressants ont été réalisés, ce qui complique encore les choses pour les investisseurs. Comment s’y retrouver dans cette mouvance boursière et surtout comment garder le cap?
Replaçons les événements actuels dans une perspective historique et examinons les mouvements antérieurs de marchés, leur ampleur et leur durée pour trouver des réponses.
Pleins feux sur les marchés : Europe, Asie, Amérique du Sud
Pour les besoins de mon analyse, j’ai décidé de me concentrer sur différents marchés boursiers européens, asiatiques et sud-américains, et d’exclure les marchés boursiers américains et canadiens, qui sont constamment sous la loupe des analystes financiers. Les marchés que j’ai sélectionnés sont moins commentés, mais ils se retrouvent régulièrement dans les portefeuilles de placements des investisseurs, surtout par l’entremise de FNB (fonds négociés en bourse). Comme ce sont aussi des marchés en développement, ils tendent à être plus volatils que les marchés développés.
Mes choix se sont portés sur :
- la France, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne pour l’Europe;
- la Corée du Sud, Taiwan et le Japon pour l’Asie;
- le Brésil pour l’Amérique du Sud.
Ce que l’histoire nous raconte
J’ai examiné le comportement de ces marchés boursiers au cours des 21 dernières années, soit de 2001 à 2021 inclusivement, semaine après semaine (pour un total de 1075 semaines).
J’ai calculé le nombre de fois où le rendement de chacun de ces marchés était supérieur un an (52 semaines) plus tard. Je me suis aussi intéressé aux baisses que ces marchés ont connues, c’est-à-dire :
- les périodes de baisses d’au moins 15 %, sans hausse d’au moins 15 % durant la même période;
- les périodes de baisses d’au moins 30 %, sans hausse d’au moins 30 % durant la même période.
Généralement, une baisse de marché de 15 % est considérée moyenne, alors qu’une baisse de 30 % est qualifiée d’importante.
Les résultats de ma recherche m’ont surpris.
Des marchés qui bougent tout le temps
J’ai rapidement constaté que les baisses de marchés de 15 % sont fréquentes : le marché brésilien, par exemple, a connu 67 baisses d’au moins 15 % en 21 ans. Par contre, au moment d’écrire ces lignes, ce même marché était en hausse de plus de 30 % depuis le début de l’année 2022! En moyenne, les marchés que j’ai étudiés ont connu 34 baisses d’au moins 15 % depuis 2001.
Si on regarde du côté des baisses d’au moins 30 %, elles sont plus rares : en 21 ans, la moyenne est de 9 (et vous vous souvenez sans doute de certaines d’entre elles!).
Une baisse, puis un rebond
Ce qui ressort de cette analyse, c’est que sur toutes les 1075 périodes calculées, les marchés sont en hausse dans 59,70 % des cas six mois plus tard. Même scénario un an plus tard, où une hausse est observée dans 59,83 % des cas, sur toutes les 1075 périodes calculées. Les statistiques sont donc en faveur de l’investisseur : les données nous indiquent que les marchés sont plus souvent en hausse qu’en baisse, et qu’ils ont une tendance naturelle à la hausse.
Données des marchés boursiers |
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Pays |
Identification en bourse |
Fréquence – baisses de 15 % |
Fréquence – baisses de 30 % |
Sur 26 semaines continues durant 1075 semaines |
Sur 52 semaines continues durant 1075 semaines |
Brésil |
EWZ |
67 |
16 |
57,30 % |
55,81 % |
Corée du Sud |
EWY |
44 |
14 |
64,74 % |
59,81 % |
Taiwan |
EWT |
36 |
9 |
66,23 % |
63,91 % |
Italie |
EWI |
31 |
8 |
51,91 % |
56,09 % |
Allemagne |
EWG |
30 |
8 |
74,79 % |
71,53 % |
France |
EWQ |
27 |
6 |
56,65 % |
60,74 % |
Espagne |
EWP |
25 |
8 |
49,21 % |
53,86 % |
Japon |
EWJ |
25 |
6 |
58,23 % |
55,35 % |
*Source : Tradingview
Calculs : David Raymond, CMT, CFAMD, spécialiste marchés et placements
Il est intéressant de noter que les marchés boursiers qui ont une plus grande concentration sectorielle1 ont tendance à accuser des baisses plus fréquentes, autant de 15 % que de 30 %. Un excellent argument pour souligner l’importance d’une bonne diversification du portefeuille.
Les leçons de la volatilité
Les données que je vous ai présentées dégagent une perspective plus précise du phénomène de la volatilité.
- Les marchés boursiers volatils semblent menacer votre tranquillité d’esprit et votre sécurité financière. Ils peuvent aussi susciter des réactions émotives, qui sont de bien mauvaises conseillères dans vos prises de décisions.
- Si vous replacez les événements de marchés dans un contexte historique, vous réalisez que ces événements sont temporaires : en fait, ils font partie du rythme et de l’évolution des marchés boursiers, et ils sont souvent porteurs d’opportunités d’investissement pour les gestionnaires d’expérience.
- Avec une diversification judicieuse de votre portefeuille, vous pouvez profiter de ces occasions de marchés pour maximiser vos rendements.
- Votre plan financier a été élaboré sur le long terme, en tenant compte de vos objectifs personnels et professionnels. Ne succombez pas à la tentation de liquider vos placements dans un marché baissier : vous risquez de perdre une bonne partie de vos rendements accumulés, sans réelle possibilité de rattrapage puisque la détermination du moment propice pour réinvestir est très difficile.
- Reconnaître les opportunités d’investissement exige des connaissances et une maîtrise des données boursières pour gérer le risque que « tout baisse en même temps », ce qui pourrait déstabiliser votre portefeuille de placements.
Chez fdp, nos équipes de gestionnaires internes et externes assurent proactivement une diversification optimale de nos fonds et une gestion efficace du risque.
Si vous avez des questions, discutez de ces sujets avec votre conseiller et n’hésitez pas à lui faire part de vos préoccupations.
David Raymond, CMT, CFAMD
Spécialiste, marchés et placements
1 Concentration sectorielle calculée selon la méthodologie Herfindahl-Hirschman.