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Yann Furic, gestionnaire répartition d'actif et stratégies alternatives, 
vous donne son point de vue. 

 

 

 


Le 2 mai dernier, les États-Unis ont annoncé l’imposition d’importantes sanctions à tous les pays importateurs de pétrole iranien. L’intention de l’administration américaine était de soustraire au régime iranien sa principale source de revenu, ce qui équivalait à une coupure de 700 000 à 800 000 barils de brut par jour. La production américaine de pétrole et celle de l’Arabie saoudite devaient combler ce déficit sur le plan international. Évidemment, plusieurs pays n’ont pas suivi la consigne américaine, notamment l’Inde et la Chine

En exerçant une pression maximale contre l’Iran, Washington a cherché à mettre fin aux activités de déstabilisation que ce pays exerce au Moyen-Orient, entre autres au Yémen. Le fait d’isoler l’Iran pourrait cependant le pousser à reprendre ses activités d’enrichissement d’uranium, une menace qui pèse depuis le retrait des États-Unis de l’accord international de 2015 censé empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique.

Un mois et demi plus tard, force est de constater que la conséquence la plus évidente du boycott reste l’accroissement des tensions entre les États-Unis et l’Iran. Les attaques de la semaine dernière sur des pétroliers dans la région du détroit d’Ormuz ont eu peu de répercussions sur une hausse du prix de pétrole qui, de fait, a réagi plus fortement et de façon plus négative à l’augmentation des inventaires aux États-Unis. L’impact des sanctions a été neutralisé par la crainte d’un ralentissement économique causé par les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine.

Pour les entreprises canadiennes, l’acheminement du pétrole vers ses marchés est un problème majeur. Il y a quelques mois, la capacité réduite de transport a obligé le gouvernement albertain à ordonner des coupures de production afin d’améliorer le prix de vente pour les producteurs. Dans ce contexte, les titres de pétrole canadiens exercent peu d’attrait sur les investisseurs étrangers.

Sur une note plus ludique, je vous signale que nous approchons à grands pas de ce que nos voisins du sud appellent la driving season, c’est-à-dire la belle saison, quand les gens planifient leur voyage de camping en famille ou leurs randonnées en VR dans les diverses régions des États-Unis. Comme le prix de l’essence a un effet considérable sur le portefeuille des consommateurs, le président américain souhaite bien sûr qu’il reste à un niveau très bas (au moins jusqu’aux élections de 2020…). Actuellement, le prix du pétrole a chuté de plus de 15 %, ce qui réjouit les vacanciers quand ils font le plein à la pompe!

Nous continuons de surveiller la situation, mais il nous semble que, à défaut d’une entente entre la Chine et les États-Unis, ou encore d’une dangereuse aggravation des menaces menant à une confrontation entre les États-Unis et l’Iran, le prix du pétrole devrait rester faible. Dans la majorité de nos portefeuilles, la pondération du secteur de l’énergie est inférieure aux indices de référence. La valorisation de ces titres est intéressante, mais il y a peu d’intérêt de la part des investisseurs pour ce secteur.

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