Yann Furic
B.B.A., M. Sc., CFAMD
Gestionnaire principal, répartition d’actifs et stratégies alternatives
La pandémie freine l’économie, mais pas les marchés financiers
Après avoir chuté en mars, les indices boursiers globaux ont récupéré en avril une bonne partie des pertes enregistrées, et ce, malgré la progression de la pandémie de COVID-19 à l’échelle de la planète. Celle-ci a entraîné une contraction majeure de l’économie mondiale qui pourrait tarder à se résorber.
Zoom sur le mois dernier
Survol des Bourses mondiales*
- En avril, l’indice de la Bourse canadienne (S&P/TSX) a rebondi de 10,5 %, ce qui porte son rendement en 2020 à -13,4 %.
- Wall Street a également bien fait, le S&P 500 gagnant 12,7 % pendant que le Nasdaq grimpait de 15,4 %. Jusqu’ici cette année, ces deux indices se situent respectivement à -9,9 % et -0,9 %.
- Les performances des Bourses internationales ont aussi été positives, l’indice EAFE ayant clôturé la période à 6,3 %. Ce dernier présente un résultat cumulatif de -18,6 % pour les quatre premiers mois de l’année.
- Les actions des pays émergents ont affiché une hausse de 8,6 %, alors que les places boursières chinoises ont progressé de 4,4 %. Au total jusqu’à maintenant en 2020, les rendements des bourses de ces régions se chiffrent à -12,4 % et 2,4 %.
*Tous les chiffres de cette section sont en devise canadienne. Source : Bloomberg, sauf si indiqué différemment,
Événements marquants
- Les banques centrales de partout dans le monde ont procédé à l’injection massive de liquidités dans les marchés financiers, tout en annonçant des réductions considérables de leurs taux directeurs.
- De leur côté, les gouvernements ont déployé d’importantes mesures d’aide financière pour les entreprises de même que pour les particuliers.
- Les investisseurs semblent pour le moment avoir décidé d’attendre pour voir de quelle façon évoluera le coronavirus dans les pays qui ont déjà commencé leur déconfinement.
- En plus d’avoir souffert de la crise sanitaire, l’économie du Canada et son marché boursier ont été frappés de plein fouet par la forte chute des cours du pétrole découlant de la baisse drastique de la demande d’or noir et de la guerre de prix entre l’Arabie saoudite et la Russie.
- La création d’emplois au Canada a été sévèrement pénalisée par la COVID-19, alors que près de 2 millions de travailleurs ont perdu leur poste, ce qui a fait passer le taux de chômage au pays de 7,8 % à 13 % en avril.
- Aux États-Unis, le taux de chômage est passé de 4,4 % à 14,7 %, près de 20,5 millions d’emplois ayant été perdus.(Source : Canaccord Genuity)
Notre veille stratégique
Principaux risques
Les risques à surveiller, dans le contexte actuel, sont principalement liés à l’évolution de la pandémie de COVID-19.
- La récession provoquée par le coronavirus pourrait s’aggraver et mener à une sérieuse dépression, surtout si une seconde vague de grande ampleur était observée et devait entraîner la prolongation ou le renforcement des mesures de confinement.
- L’impact négatif et persistant de la pandémie sur la confiance des consommateurs serait susceptible de causer une diminution des dépenses de consommation sur une longue période, ce qui ferait perdurer la récession.
- Les relations entre Pékin et Washington se sont détériorées à la suite des accusations échangées entre les deux gouvernements quant à l’origine et la gravité de la COVID-19. Ces tensions remettent en question la signature d’une deuxième phase de l’entente commerciale entre les deux superpuissances, de même que l’accord initial déjà signé.
Indicateurs fondamentaux
Quelques indicateurs économiques ont enregistré de fortes variations dans la foulée de la pandémie de COVID-19.
Indice précurseur aux États-Unis
Cet indice, également appelé indice des indicateurs avancés, préfigure l’évolution de l’activité économique aux États-Unis. Sans avertissement, celui-ci est passé récemment en territoire négatif à la suite de la baisse des marchés boursiers et des nouvelles commandes, mais surtout en raison de l’augmentation subite des demandes d’allocations de chômage.
Prime de risque des obligations corporatives
Les écarts de crédit se sont améliorés après l’annonce par les banques centrales de leur volonté d’acheter et de soutenir les obligations émises par les sociétés.
Confiance des investisseurs
Le niveau de confiance des investisseurs s’est accru en avril, plusieurs d’entre eux étant encouragés par les efforts déployés dans la recherche de vaccins et de médicaments, ainsi que par la mise en place de plans de déconfinement progressif dans différents pays.
François Landry
CFAMD
Vice-président du conseil d'administration, Financière des professionnels - Gestion privée
Nos stratégies
En attendant d’obtenir plus de détails sur l’évolution du coronavirus à l’échelle de la planète à l’heure où divers États assouplissent progressivement leurs mesures de confinement, nous conservons une position neutre dans notre Portefeuille privé FDP répartition tactique d’actifs : 55 % en actions et 45 % en obligations.
Nous avons sous-pondéré les titres des régions représentées au sein de l’indice EAFE, puisque l’Europe et le Japon disposent de peu de moyens pour ranimer leur économie. Comme les pays émergents, et plus particulièrement la Chine, ont cette capacité et semblent avoir vécu le pire de l’épidémie, nous avons surpondéré les actions de ces régions.
Les banques centrales du Canada et des États-Unis ont aussi accès à de bonnes marges de manœuvre pour stimuler leur économie. Nous avons cependant surpondéré les titres américains, au détriment de ceux du Canada. Ces derniers sont en effet trop dépendants de l’industrie pétrolière, un secteur en difficulté présentement.
François Landry, CFA
Vice-président et chef des placements
Yann Furic, B.B.A., M. Sc., CFA
Gestionnaire principal, répartition d’actifs et stratégies alternatives
Source des données : Bloomberg
Les informations contenues aux présentes proviennent de sources que nous jugeons fiables; toutefois, nous n’offrons aucune garantie à l’égard de ces informations et elles pourraient s’avérer incomplètes. Les opinions exprimées sont basées sur notre analyse et interprétation de ces renseignements et ne devraient en aucun cas être considérés comme une recommandation. Pour toutes questions, n’hésitez pas à communiquer avec votre conseiller en gestion de patrimoine ou votre spécialiste en matière fiscale, comptable ou juridique.