Yann Furic
B.B.A., M. Sc., CFAMD
Gestionnaire principal, répartition d’actifs et stratégies alternatives
La forte hausse des taux d’intérêt se poursuit
Tout comme en février, d’importantes hausses des taux d’intérêt à long terme se sont produites en mars, et ce, à l’échelle planétaire. De telles augmentations exercent une influence négative sur la valeur des titres de style croissance, ce qui limite considérablement leur rendement.
Les indices boursiers dont les pondérations en titres cycliques sont plus élevées (produits industriels, services financiers, métaux de base et énergie) ont profité des perspectives optimistes concernant une forte reprise économique. Depuis le début de l’année, l’indice canadien S&P/TSX a grimpé de 8,1 %, alors que le Nasdaq s’est apprécié de 1,4 % en dollars canadiens.
Aux États-Unis, grâce aux campagnes accélérées de vaccination, le pays devrait être l’un des premiers à atteindre l’immunité collective, ce qui lui permettrait de faire fonctionner son économie à pleine capacité à nouveau. Ailleurs dans le monde, la disponibilité des vaccins et la rapidité des campagnes de vaccination définiront le retour à la normale. Ceci pourrait causer une désynchronisation de la reprise économique globale et créer certains problèmes, même si on s’attend à une forte poussée dans plusieurs secteurs et à des difficultés persistantes du côté du tourisme international.
Zoom sur le mois dernier
Survol des bourses mondiales*
- L’indice phare de la Bourse canadienne, le S&P/TSX, a progressé de 3,9 % en mars.
- Aux États-Unis, le S&P 500 a gagné 3,24 % et le Nasdaq 0,6 %.
- Les Bourses internationales ont aussi affiché des résultats positifs durant la période, l’indice EAFE ayant augmenté de 1,7 %.
- Les actions des pays émergents se sont dépréciées de 2,6 % en mars, alors que celles de la Chine ont connu une baisse de 7,3 %.
*Tous les chiffres de cette section sont en devise canadienne. Source : Bloomberg, sauf si indiqué différemment.
Événements marquants
Situation de l’emploi
Les États-Unis continuent de se démarquer par une création d’emploi qui surpasse les attentes. 916 000 emplois ont été créés par rapport à des attentes de 660 000, et le taux de chômage est passé de 6,2 % à 6,0 %.
Au Canada, ce sont 303 100 emplois qui ont été créés, alors que les attentes n’étaient que de 100 000. Le taux de chômage se situait à 7,5 %, alors que le taux de participation au marché du travail augmentait à 65,2 %, en hausse par rapport au mois précédent durant lequel 64,7 % de la population était active. Au cours des prochaines semaines, le retour de mesures plus strictes de confinement en Ontario pourrait mener à des pertes d’emploi en avril.
Résultats – obligations canadiennes
Les obligations fédérales du Canada, toutes échéances confondues, ont affiché un rendement négatif de 0,5 % ce mois-ci, toujours plombées par la hausse des taux d’intérêt. (Source : Canaccord Genuity)
Notre veille stratégique
Principaux risques
Voici quelques risques que nous surveillerons de près dans le contexte actuel.
- La reprise cyclique pourrait être limitée ou retardée par les différents problèmes touchant la production des vaccins ainsi que par la multiplication des variants.
- Une hausse prononcée et rapide des taux d’intérêt réduirait le ratio cours-bénéfice, ce qui entraînerait une baisse des indices boursiers.
- Les gouvernements pourraient augmenter sensiblement les taux d’imposition des entreprises et des particuliers pour renflouer leurs coffres. Ce scénario est cependant peu probable en 2021.
- L’inflation pourrait connaître une forte remontée sans une croissance économique correspondante, ce qui provoquerait un épisode de stagflation.
Indicateurs fondamentaux
Certains indicateurs économiques que nous continuons de suivre en février.
Confiance des consommateurs
L’indice de confiance des consommateurs a dépassé la barre de 100 en mars, pour la première fois depuis octobre. Les campagnes de vaccination ont probablement redonné confiance aux consommateurs, surtout en termes de création d’emplois.
Épargne des particuliers – États-Unis
Le nouveau plan de relance de 1,9 trillion de dollars a été approuvé. L’aide supplémentaire viendra augmenter l’épargne des particuliers, déjà chiffrée à environ 1,5 trillion de dollars à la fin de 2020. Cet argent devrait être réinvesti dans l’économie américaine durant le deuxième semestre de 2021, au fur et à mesure que la vie reprendra un cours plus normal.
Indice global des directeurs d’achats
Le ratio est maintenant à 55, en hausse par rapport au mois dernier. Un ratio au-dessus de 50 indique un accroissement des intentions des responsables d’achats. La plupart des pays constatent une expansion dans les intentions d’achats dans le secteur manufacturier. Cette situation, combinée à de maigres inventaires, augure bien pour l’économie.
Taux directeurs au Canada, en Europe et aux États-Unis
Les taux restent à des niveaux faibles, favorables à une reprise économique. Cette situation devrait perdurer tant que leurs économies n’auront pas retrouvé un rythme satisfaisant de croissance et un faible taux de chômage, quitte à laisser l’inflation dépasser les cibles fixées avant de resserrer les politiques monétaires.
François Landry
CFAMD
Vice-président du conseil d'administration, Financière des professionnels - Gestion privée
Nos stratégies
(horizon 6 à 12 mois)
La réouverture éventuelle mais désynchronisée des économies globales devrait aider les titres cycliques bénéficiaires de la reprise ainsi que les entreprises de petite capitalisation et, dans une certaine mesure, les marchés émergents. Au Canada, le S&P/TSX et les indices boursiers des entreprises de petite capitalisation ont une pondération plus importante de titres cycliques tels que les secteurs financiers, des matériaux de base, des produits industriels et de l’énergie. Pour leur part, les titres technologiques vont continuer de bénéficier des changements structuraux accélérés par la pandémie.
La cible stratégique du Portefeuille privé FDP Répartition tactique d’actifs est de 65 % d’actions et de 35 % d’obligations. Tenant compte des récents mouvements des marchés, la pondération des actions a été augmentée à 70 %, ce qui réduit celle des obligations à 30 %.
La répartition géographique des titres boursiers dans nos portefeuilles est restée identique. La pondération des actions est neutre et n’affiche aucune déviation par région, le rendement anticipé étant sensiblement le même dans tous les cas. Cependant, le positionnement sectoriel ou factoriel varie d’une région à l’autre.
- Les actions canadiennes affichent un biais favorable aux banques. Nous avons donc augmenté notre exposition aux services financiers durant les mois de février et mars.
- En ce qui concerne les actions américaines, nous avons conservé notre exposition aux titres du secteur des technologies et de celui des produits industriels, qui devraient profiter des dépenses annoncées en infrastructures ainsi que de la reprise économique globale. Depuis le début de l’année, nous avons aussi initié une position dans les petites capitalisations et augmenté l’exposition aux titres cycliques.
- Dans le cas des régions représentées dans l’indice EAFE (Europe, Australasie, Extrême-Orient), nous avons conservé notre exposition aux titres du secteur des technologies et de celui des produits industriels, qui devraient profiter des dépenses annoncées en infrastructures ainsi que de la reprise économique globale. Depuis le début de l’année, nous avons aussi initié une position dans les petites capitalisations et augmenté l’exposition aux titres cycliques.
François Landry, CFA
Vice-président et chef des placements
Yann Furic, B.B.A., M. Sc., CFA
Gestionnaire principal, répartition d’actifs et stratégies alternatives
Source des données : Bloomberg
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