Yann Furic
B.B.A., M. Sc., CFAMD
Gestionnaire principal, répartition d’actifs et stratégies alternatives
Un mois en deux temps
Le mois de janvier, et plus particulièrement ses derniers jours, ont été marqués par un évènement de marché maintenant connu sous le nom de phénomène GameStop. Il a fait la une des médias et suscité de vives réactions chez les investisseurs et les instances règlementaires.
Du côté des entreprises, les résultats pour le 4e trimestre de 2020 ont commencé à être publiés et dans l’ensemble, ils surpassent les attentes autant au niveau des ventes que des profits. Au cours des dernières semaines, l’annonce de ces bonnes performances a mené à une hausse des profits anticipés pour 2021.
Autant au Canada qu’aux États-Unis, les chiffres de création d’emplois ont déçu, tout comme les chiffres révisés du mois dernier.
Zoom sur le mois dernier
Survol des bourses mondiales*
- L’indice phare de la Bourse canadienne, le S&P/TSX, a reculé de 0,6 % en janvier.
- Aux États-Unis, le S&P 500 a perdu 0,75 % et le Nasdaq a gagné 1,7 %.
- Les Bourses internationales ont aussi affiché des résultats négatifs durant la période, l’indice EAFE ayant diminué de 0,78 %.
- Les actions des pays émergents se sont appréciées de 3,27 % en janvier, alors que celles de la Chine ont augmenté de 7,66 %.
*Tous les chiffres de cette section sont en devise canadienne. Source : Bloomberg, sauf si indiqué différemment.
Événements marquants
Le phénomène GameStop
Les achats massifs de ce titre et de quelques autres par de petits investisseurs a entraîné une réduction du niveau de risque de plusieurs fonds de couverture. Cette situation s’est amplifiée et a mené à une baisse marquée des indices boursiers mondiaux le dernier jour du mois.
Pandémie : ralentissement des vaccinations
Les campagnes de vaccination se poursuivent, mais les problèmes de production ralentissent les efforts. La disponibilité des vaccins et la vitesse à laquelle les gens pourront être vaccinés dicteront le retour à la normale, qui pourrait varier sensiblement d’un pays à l’autre.
Relance américaine
La nouvelle administration américaine veut présenter un programme de relance économique de 1,9 trillion de dollars, auquel le parti républicain s’oppose parce qu’il le considère trop généreux.
Situation de l’emploi
La création d’emploi a été négative au Canada et positive aux États-Unis:
- 212 800 emplois ont été perdus au Canada alors que les prévisions se situaient à 40 000. Le taux de chômage passe donc de 8,6 % à 9,4 %.
- Aux États-Unis, 49 000 emplois ont été créé par rapport à des attentes de 105 000. Le taux de chômage baisse de 6,7 % à 6,3 % à cause, entre autres, d’une réduction de la population active.
Les pertes d’emplois ont évidemment un effet négatif sur l’économie, mais il ne faut pas oublier que les secteurs touchés continuent d’être ceux qui subissent les contrecoups des mesures de confinement partiel, rendues nécessaires par la seconde vague de la COVID-19.
Résultats – obligations canadiennes
Les obligations fédérales du Canada, toutes échéances confondues, ont affiché un rendement négatif de 1,1 % ce mois-ci, plombées par la hausse des taux d’intérêt. (Source : Canaccord Genuity)
Notre veille stratégique
Principaux risques
Voici quelques risques que nous surveillerons de près dans le contexte actuel.
- Des problèmes de production des vaccins ou un variant ne répondant pas à la vaccination limiteraient la reprise cyclique.
- Une hausse prononcée des taux d’intérêt réduirait le ratio cours-bénéfice, ce qui entraînerait une baisse des indices.
- Les gouvernements pourraient augmenter sensiblement les taux d’imposition des entreprises et des particuliers pour renflouer leurs coffres. Ce scénario est cependant peu probable en 2021.
- L’inflation pourrait connaître une forte remontée sans une croissance économique correspondante, ce qui provoquerait un épisode de stagflation.
Indicateurs fondamentaux
Certains indicateurs économiques que nous continuons de suivre en janvier.
Confiance des consommateurs
L’indice de confiance des consommateurs est resté sous la barre de 100 en janvier, tout comme il l’était en décembre. Les campagnes de vaccination devraient redonner confiance aux consommateurs, surtout en termes de création d’emplois.
Épargne des particuliers – États-Unis
En 2020, l’épargne des Américains s’est chiffrée à environ 1,5 trillion de dollars. Cet argent, qui provenait entre autres des chèques d’aide gouvernementale, devrait être réinvesti dans l’économie américaine durant le deuxième semestre de 2021, au fur et à mesure que la vie reprendra un cours plus normal.
Indice global des directeurs d’achats
Le ratio est à 53,5, en légère baisse par rapport au mois dernier. Un chiffre au-dessus de 50 indique un accroissement des intentions des responsables d’achats. Globalement, la plupart des pays constatent une expansion dans les intentions d’achats dans le secteur manufacturier, ce qui combiné à de maigres inventaires, augure bien pour l’économie.
Ratio des inventaires par rapport aux ventes du commerce de détail – États-Unis
Ce ratio s’améliore encore une fois, mais reste tout près de son plancher de 15 ans. Le ralentissement ou l’arrêt de production de plusieurs biens durant la crise sanitaire a provoqué des déficits d’inventaire, les ventes étant toujours en hausse. La reprise de la production pour reconstruire ces inventaires est un signe positif.
Taux directeurs au Canada, en Europe et aux États-Unis
Les taux restent à des niveaux faibles, favorables à une reprise économique. Les banques centrales sont en attente, prêtes à intervenir. Cette situation devrait perdurer tant que leurs économies n’auront pas retrouvé un rythme satisfaisant de croissance, quitte à laisser l’inflation dépasser les cibles fixées avant de resserrer les politiques monétaires.
François Landry
CFAMD
Vice-président du conseil d'administration, Financière des professionnels - Gestion privée
Nos stratégies
(horizon 6 à 12 mois)
La disponibilité des vaccins devrait dicter la réouverture des économies globales, qui se fera à des rythmes différents. Cette réouverture devrait aider les titres cycliques bénéficiaires de la reprise ainsi que les entreprises de petite capitalisation et, dans une certaine mesure, les marchés émergents. Au Canada, le S&P/TSX et les indices boursiers des entreprises de petite capitalisation comprennent une pondération plus importante de titres cycliques : on parle ici des secteurs financiers, des matériaux de base, des produits industriels et de l’énergie. Pour leur part, les titres technologiques vont continuer de bénéficier des changements structuraux accélérés par la pandémie.
La cible stratégique du Portefeuille privé FDP Répartition tactique d’actifs est de 65 % d’actions et de 35 % d’obligations. Tenant compte des mouvements des marchés, la pondération des actions a été augmentée à 68 %, ce qui a réduit celle des obligations à 32 %.
La répartition géographique des titres boursiers dans nos portefeuilles est restée identique. La pondération des actions est neutre et n’affiche aucune déviation par région, le rendement anticipé étant sensiblement le même dans tous les cas. Cependant, le positionnement sectoriel ou factoriel a pu varier d’une région à l’autre.
- Les actions canadiennes affichent un biais favorable aux banques.
- En ce qui concerne les actions américaines, nous avons ajouté une exposition aux entreprises de petite capitalisation par l’entremise de l’indice Russell 2000. Nous avons conservé notre exposition aux titres du secteur des technologies et de celui des produits industriels, qui devraient profiter des dépenses annoncées en infrastructures ainsi que de la reprise économique globale.
- Dans le cas des régions représentées dans l’indice EAFE (Europe, Australasie, Extrême-Orient), la lenteur de la vaccination de la population et les mesures de confinement partiel des économies de la zone euro retardent la reprise économique.
François Landry, CFA
Vice-président et chef des placements
Yann Furic, B.B.A., M. Sc., CFA
Gestionnaire principal, répartition d’actifs et stratégies alternatives
Source des données : Bloomberg
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