Ce qui a fait bouger les marchés en mai
- Mois très volatil pour les marchés boursiers nord-américains, qui ont terminé la période au même point qu’à son départ.
- Incertitude sur l’étendue des hausses de taux par les banques centrales.
- Risque de stagflation et de récession toujours présent.
- Précarité des chaînes d’approvisionnement.
SURVOL DES BOURSES MONDIALES |
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Pays |
Indice |
Rendement |
Évolution |
Rendement cumulatif |
Canada |
S&P/TSX |
+0,06 % |
-1,25 % |
|
États-Unis |
S&P 500 |
-1,25 % |
-12,87 % |
|
|
Nasdaq |
-3,33 % |
-22,62 % |
|
Bourses internationales |
EAFE |
-0,57 % |
-11,10 % |
|
Pays émergents |
|
-0,98 % |
-11,83 % |
|
Chine |
MSCI Chine |
-0,27 % |
-16,82 % |
*Tous les chiffres sont en devise canadienne.
Source : Morningstar Direct.
Événements marquants
Les hausses des taux directeurs se poursuivent
Les banques centrales ont procédé à de nouvelles hausses de taux, selon les annonces faites précédemment.
- Le 1er juin, la Banque du Canada a augmenté son taux directeur de 0,5 %;
- La Fed a rehaussé le sien de 0,5 % le 4 mai et devrait l’augmenter de 0,5 % en juin.
Des commentaires émis par la Banque du Canada le 1er et 2 juin laissent entendre que les hausses pourraient être plus fortes qu’anticipées. Le taux cible pourrait atteindre 3,25 % à la fin de 2022. Présentement, le taux directeur se situe à 1,50 %.
Cure d’amaigrissement pour le bilan de la Fed
La réduction du bilan de la Fed débutera en juin à un rythme plus lent que prévu, pour atteindre sa vitesse de croisière trois mois plus tard, en août. Ce programme de réduction implique que certaines obligations venant à échéance, ainsi que le montant du versement des coupons sur les obligations détenues par la banque centrale, ne seront plus réinvesties, ce qui aura le même effet sur l’économie qu’une hausse des taux d’intérêt. La Banque du Canada autant que la Fed cherchent par tous les moyens à réduire rapidement l’inflation.
Et la croissance économique dans tout ça?
Si l’objectif est de préserver la croissance économique tout en limitant l’inflation, les banques centrales pourront difficilement augmenter les taux aussi rapidement que prévu sans créer une récession. Le risque de stagflation est bien présent si la croissance économique ralentit fortement sans s’accompagner d’une baisse d’inflation.
L’effet des hausses de taux est plus important sur la demande de biens et services, mais moindre sur le prix de l’alimentation et de l’énergie.
Réactions des marchés
Les marchés obligataires et boursiers continuent de réagir aux messages des banques centrales, craignant toujours que celles-ci ne soient trop agressives dans leur action combinée de hausses de taux et de réduction de leurs bilans financiers. Les marchés pourront vraisemblablement se stabiliser lorsque les investisseurs auront une meilleure idée de l’ampleur des hausses de taux requises, ce qui entraînera une réévaluation du prix des actions et des obligations. Pendant cette période d’incertitude, les marchés restent volatils. La situation est particulièrement difficile pour les titres de technologie, notamment ceux qui ne sont pas rentables.
Incidence de la situation géopolitique
En Chine, la gestion de la dernière vague de COVID-19 par le gouvernement avec sa stratégie de tolérance zéro nuit au rétablissement des chaînes d’approvisionnement.
Par ailleurs, l’invasion de l’Ukraine par la Russie et l’impact de cette guerre sur le prix des matières premières restent une préoccupation majeure des marchés.
Situation de l’emploi
Aux États-Unis, la création d’emplois a été encore une fois plus élevée qu’anticipée à 390 000 par rapport aux 318 000 attendus. Facteur positif, le taux de participation de la population active a augmenté et des gens en âge de travailler réintègrent activement le marché. En ce qui concerne le taux de chômage, il est resté stable à 3,6 %, indiquant une bonne situation générale de l’emploi.
La création d’emplois au Canada a été plus élevée que prévu à 39 800, comparativement aux 27 500 emplois attendus. Ce sont surtout les emplois à temps plein qui ont connu une forte augmentation, atteignant 135 400 par rapport aux prévisions de 22 600, alors que 95 800 emplois à temps partiel ont été perdus versus des attentes de 9 900 emplois créés. Le taux de chômage est passé à 5,1 %.
Résultats – obligations canadiennes
L’indice des obligations universelles FTSE Canada, regroupant les obligations, a affiché un rendement négatif de 10,3 % depuis le début de l’année. (Source : Morningstar Direct)
Comportement de nos fonds
Notre veille stratégique
Depuis le début de l’année, nos gestionnaires internes et externes ont pris plusieurs mesures pour réduire les risques dans les portefeuilles.
Pour protéger les portefeuilles de nos clients, nous avons conservé une pondération élevée de titres boursiers canadiens, qui réagissent positivement dans un environnement inflationniste et de demande importante pour les métaux et l’énergie.
Nos gestionnaires investissent dans des titres de qualité, moins volatils. Ils cherchent à privilégier les entreprises qui ont la capacité de transférer les hausses de coûts, ce qui limite l’effet des pressions inflationnistes sur les marges de profit.
Du côté du revenu fixe, certaines stratégies ont été adoptées pour limiter l’effet négatif des hausses de taux.
Principaux risques
- La possibilité d’un épisode de stagflation subsiste. Un tel état de croissance économique anémique et d’inflation élevée est négatif pour les marchés boursiers.
- Une politique monétaire trop restrictive pourrait causer un important ralentissement économique ou même une récession.
- Une récession importante pourrait sévir en Europe, si l’Allemagne décidait de couper l’ensemble des importations de gaz russe.
Indicateurs fondamentaux
Certains indicateurs économiques que nous continuons de suivre en mai.
Taux directeurs au Canada, en Europe et aux États-Unis
Les hausses de taux se poursuivent et les banques centrales sont agressives dans leurs actions afin de réduire les flambées inflationnistes.
Indice global des directeurs d’achats
Les indications des acheteurs continuent d’être supérieures à 50, ce qui signale une expansion économique. De son côté, la Chine présente un chiffre sous la barre de 50, donc en contraction, et cette tendance négative s’est poursuivie en mai.
Taux d’inflation
Le taux d’inflation dépasse de loin la cible des banques centrales, qui continuent d’augmenter les taux directeurs. La crise en Ukraine augmente aussi les coûts de la composante énergie et ceux de l’alimentation, deux éléments sur lesquels l’augmentation des taux a un effet mitigé. La stratégie zéro COVID de la Chine perturbe à nouveau les chaînes d’approvisionnement, ce qui augmente les pressions inflationnistes.
François Landry, CFA Vice-président et chef des placements |
Yann Furic, B.B.A., M. Sc., CFA Gestionnaire principal, répartition d’actifs et stratégies alternatives |
Source des données : Bloomberg
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