Yann Furic
B.B.A., M. Sc., CFAMD
Gestionnaire principal, répartition d’actifs et stratégies alternatives
Ce qui a fait bouger les marchés :
Aucune augmentation du taux directeur aux États-Unis.
Taux directeur stable à 5 % au Canada.
Marché de l’emploi toujours vigoureux dans les deux pays.
SURVOL DES BOURSES MONDIALES |
||||
Pays |
Indice |
Rendement |
Évolution |
Rendement cumulatif |
Canada |
S&P/TSX |
-3,33 % |
3,38 % |
|
États-Unis |
S&P 500 |
-4,83 % |
12,82 % |
|
|
Nasdaq |
-5,83 % |
26,83 % |
|
Bourses internationales |
EAFE |
-3,48 % |
6,85 % |
|
Pays émergents |
|
-2,68 % |
1,60 % |
|
Chine |
MSCI Chine |
-2,82 % |
-7,49 % |
*Tous les chiffres sont en devise canadienne. Source : Morningstar Direct.
Résultats – obligations canadiennes
L’indice des obligations universelles FTSE Canada, regroupant les obligations, a affiché un rendement négatif de 1,46 % depuis le début de l’année (au 30 septembre 2023).
Source : Morningstar Direct.
Notre analyse des évènements
Les politiques monétaires toujours à l’avant-plan
La Réserve fédérale américaine a décidé de prendre une pause. En effet, lors de sa réunion du 20 septembre dernier, la Fed a annoncé qu’il n’y aurait aucune hausse de son taux directeur pour l’instant, mais elle n’a pas renoncé à de futures majorations. Elle a aussi indiqué que les taux devraient rester élevés encore plus longtemps que ce qu’elle-même anticipait depuis quelques mois. Malgré ces multiples hausses, l’économie américaine continue de croître.
Par ailleurs, au Canada, l’économie connaît un ralentissement, ce qui est positif dans une visée de contrôle de l’inflation. Le marché du travail semble également se stabiliser. La prochaine rencontre de la Banque du Canada aura lieu le 25 octobre. Le marché prévoit encore une dernière hausse de taux d’ici le printemps 2024.
Du côté américain, la probabilité d’une hausse supplémentaire est faible et des baisses de taux sont prévues durant le deuxième semestre de 2024.
Pas de répit du côté de l’emploi
Encore une fois, les données concernant la création d’emplois au Canada en septembre ont surpassé les attentes, qui se situaient à 20 000, alors que dans les faits, 63 800 emplois ont été créés. L’inflation salariale sur les 12 derniers mois se chiffre à 5,3 %, ce qui est encore trop élevé au goût de la Banque du Canada et porte à penser qu’une hausse de taux supplémentaire pourrait se concrétiser.
Du côté américain, le nombre d’emplois créé durant le mois de septembre a aussi dépassé les attentes, mais une légère hausse du taux de chômage et une inflation salariale en baisse pourraient donner à la Fed suffisamment de latitude pour qu’elle ne s’engage pas dans un nouveau relèvement des taux.
Comment se portent les consommateurs?
- Chez nos voisins du sud, les dépenses des consommateurs représentent désormais 68 % du produit intérieur brut (PIB).
- Au cours des prochaines semaines, les entreprises canadiennes et américaines vont divulguer leurs résultats du 3e trimestre ainsi que leurs prévisions pour le dernier trimestre.
- Le point de vue des dirigeants d’entreprise sur la situation des consommateurs et les dépenses prévues durant la période des fêtes seront des éléments cruciaux pour déterminer la probabilité d’une récession et son ampleur.
- Un ralentissement dans les dépenses de consommation devrait permettre de diminuer les pressions inflationnistes et faciliter le rôle des banques centrales.
Indicateurs économiques
Indice global des directeurs d’achats
Encore une fois en septembre, les indicateurs affichent une différence marquée entre l’économie manufacturière en ralentissement et la composante services qui, elle, est toujours en croissance, mais qui, encore une fois, décélère.
Taux d’inflation
Le taux d’inflation est toujours trop élevé, mais certains indicateurs évoluent dans la direction souhaitée par les banques centrales. Au Canada, l’inflation salariale est encore trop forte.
Taux directeurs au Canada, en Europe et aux États-Unis
Si les taux d’intérêt restent encore longtemps au niveau où ils sont actuellement, d’importantes répercussions seront ressenties tant sur les dépenses des ménages que sur celles des entreprises lors du renouvellement des prêts. Le resserrement qui s’ensuivra ralentira encore davantage la consommation des individus et des familles, ainsi que les investissements corporatifs.
Notre veille stratégique
Durant toute l’année 2023, nous avons conservé un positionnement prudent. Nous suivons l’évolution de l’inflation ainsi que les indicateurs avancés sur la production manufacturière et le secteur des services et l’emploi. Une détérioration nous pousserait à être encore plus prudents.
Une amélioration notable des indices manufacturiers de même qu’un retour de l’inflation à un niveau de 2 % seraient des signes avant-coureurs d’une reprise économique, mais surtout de la possibilité d’un atterrissage en douceur de l’économie.
L’estimation des profits des entreprises du S&P 500 se stabilise et elle est même légèrement à la hausse, mais les évaluations restent élevées.
La prudence et la gestion des risques restent les priorités.
Tactiquement :
- Sur le plan tactique, nous avons conservé notre positionnement dans les titres de croissance des grandes capitalisations aux États-Unis car ils réagissent positivement à une stabilisation des taux d’intérêt, et dans ceux qui ont un historique de croissance des dividendes qui sont plus défensifs.
- Nous continuons de privilégier les titres de grandes capitalisations dans les pays développés.
- Depuis l’augmentation du taux directeur de la Banque du Canada au début juin, nous avons pris une position dans les obligations canadiennes à échéance de 10 ans, car nous croyons que les taux à plus long terme atteindront un sommet au cours des prochains mois et devraient ensuite se stabiliser ou baisser.
- Nous avons augmenté la pondération des obligations canadiennes à échéance de 10 ans durant les mois de juillet et août, ainsi qu’au cours des premiers jours d’octobre.
Pour savoir comment nos fonds se sont comportés :
Principaux risques
- Une politique monétaire trop restrictive pourrait causer une récession importante ou d’autres problèmes, comme la crise qu’ont connue les banques régionales américaines.
- Des taux élevés durant une période prolongée auraient comme conséquence de réduire les profits des entreprises et de comprimer les dépenses des ménages.
- La possibilité d’un épisode de stagflation, c’est-à-dire d’une croissance économique anémique et d’une inflation élevée, est toujours présente. Cette situation est négative pour les marchés boursiers.
- Le conflit israélo-palestinien pourrait s’envenimer et se répandre dans d’autres territoires du Moyen-Orient.
- Une escalade du conflit en Ukraine pourrait déborder vers d’autres pays européens. Le prix des céréales pourrait augmenter à la suite de la fin de l’accord sur le transport maritime dans cette région, ce qui pourrait contribuer à l’inflation alimentaire.
- Il est également possible qu’il y ait une aggravation des tensions entre la Chine et les États-Unis concernant Taiwan.
Gestionnaire principal, répartition d’actifs et stratégies alternatives
Source des données : Bloomberg
Les informations contenues aux présentes proviennent de sources que nous jugeons fiables; toutefois, nous n’offrons aucune garantie à l’égard de ces informations et elles pourraient s’avérer incomplètes. Les opinions exprimées sont basées sur notre analyse et interprétation de ces renseignements et ne devraient en aucun cas être considérés comme une recommandation. Pour toutes questions, n’hésitez pas à communiquer avec votre conseiller en gestion de patrimoine ou votre spécialiste en matière fiscale, comptable ou juridique.