Yann Furic
B.B.A., M. Sc., CFAMD
Gestionnaire principal, répartition d’actifs et stratégies alternatives
Les bourses mondiales continuent sur leur lancée
L’économie mondiale semble poursuivre une reprise graduelle, tel que nous le démontrent la plupart des indicateurs économiques. Les indicateurs boursiers sont aussi en progression et ont déjà récupéré une bonne partie des pertes causées par le confinement et la crise sanitaire planétaire.
Zoom sur le mois dernier
Survol des bourses mondiales*
- L’indice phare de la Bourse canadienne, le S&P/TSX, a crû de 2,3 % en août, pour un rendement de -1,1 % pour les huit premiers mois de 2020.
- Aux États-Unis, le S&P 500 a gagné 4,2 % pendant que le Nasdaq grimpait de 6,7 %, ce qui porte le rendement de ces indices pour l’année à 10,3 % et 32,8 %.
- Les Bourses internationales ont aussi affiché des résultats positifs durant la période, l’indice EAFE ayant progressé de 2,3 %, pour un résultat cumulatif de -3,7 % jusqu’ici cette année.
- Les actions des pays émergents se sont dépréciées de 0,6 % en août (résultat de +1,2 % en 2020) et celles de la Chine ont augmenté de 2,8 % (+20,4 % en 2020).
*Tous les chiffres de cette section sont en devise canadienne. Source : Bloomberg, sauf si indiqué différemment,
Événements marquants
Toujours la pandémie
Pour enrayer la propagation du virus, la grande majorité des pays et régions du monde a eu recours à des fermetures ciblées de certains secteurs d’activités tels que le tourisme, l’hôtellerie, la restauration et les grandes manifestations culturelles ou sportives. Ces restrictions et les mesures d’hygiène prônées par les autorités médicales ont permis à l’économie mondiale de reprendre un second souffle.
Les mesures de soutien économique et fiscal qu’ont mis en place les gouvernements pour aider les entreprises et les travailleurs ont heureusement permis de maintenir un certain niveau de revenu durant les mois de fermeture quasi complète de l’économie.
Au Canada, plusieurs de ces mesures ont été renouvelées pour assurer une continuité. Aux États-Unis cependant, les politiciens tardent à conclure une entente pour les reconduire, ce qui pourrait freiner la reprise.
Front commun des banques centrales face à la pandémie
Conscientes des répercussions persistantes de la crise sanitaire, les grandes banques centrales ont poursuivi leurs politiques monétaires accommodantes. Elles laissent même entendre que les taux directeurs pourraient rester faibles jusqu’à ce que la relance soit bien enclenchée dans leur économie respective. C’est dire que le risque de récession demeure réel et présent, et ne peut être balayé si facilement.
Même la Réserve fédérale américaine (Fed) est prête à laisser le taux d’inflation dépasser sa cible projetée de 2 % avant de penser à modifier son taux directeur, une indication très claire de l’importance que prend la reprise économique à l’heure actuelle.
Et l’emploi, dans tout ça?
Les nouvelles ont été bonnes du côté de l’emploi depuis quelques mois, et les derniers chiffres publiés continuent de surpasser les attentes.
Aux États-Unis, 1,37 million de nouveaux postes ont été créés en août 2020 alors que les prévisions étaient de 1,35. Grâce à ce dépassement, le taux de chômage chez nos voisins du sud a affiché 8,4 %, une chute de presque 2 % du taux de juillet qui se situait à 10,2 %.
Chez nous, la surprise a été moins importante, mais les données d’emplois restent très positives. 245 800 Canadiens ont repris le travail par rapport aux 250 000 emplois projetés, ce qui a réduit le taux de chômage au pays à 10,2 %, par rapport aux 10,9 % de juillet 2020. (Sources : Statistique Canada et Refinitiv)
La technologie en vedette
Les marchés poursuivent toujours leur progression. Au palmarès des secteurs les plus performants, le secteur technologique a remporté la palme. Les titres du fameux GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft) ont continué de devancer ceux des autres secteurs. Leurs performances ont poussé les indices à la hausse et augmenté l’engouement qu’ils suscitent.
Du côté du revenu fixe, les obligations fédérales du Canada, toutes échéances confondues, ont affiché un rendement de -1,0 % ce mois-ci. Depuis le début de l’année 2020, leur progression s’établit à 7,0 %. (Source : Canaccord Genuity)
Notre veille stratégique
Principaux risques
Tenant compte du contexte actuel, nous surveillons de près certaines situations.
- La pandémie de la COVID-19 a entraîné une récession qui pourrait se transformer en dépression économique si une deuxième vague se matérialise avec des plans de confinement généralisé. Dans ce contexte, la confiance des consommateurs pourrait chuter, entraînant une réduction des dépenses et un prolongement de la récession.
- Du côté des États-Unis et de la Chine, les différends commerciaux ne sont toujours pas réglés. À cause de cette impasse, les tensions entre les deux superpuissances pourraient s’amplifier et nuire à l’économie mondiale. De plus, les élections américaines de novembre génèrent actuellement beaucoup d’incertitude.
- Autre élément important : le développement d’un traitement ou d’un vaccin contre la COVID-19. Si leur disponibilité est retardée au-delà du premier trimestre de 2021, la crise sanitaire se poursuivra à l’échelle mondiale, ce qui devrait accentuer la volatilité des marchés.
Indicateurs fondamentaux
Les mouvements de certains indicateurs économiques en août nous fournissent des informations sur la progression des économies mondiales.
Bas niveau des taux directeurs en Europe et aux États-Unis
Les taux restent à des niveaux faibles qui sont favorables à une reprise économique.
Progression de l’indice mondial des directeurs des achats
Les indices régionaux sont à la hausse, un indicateur positif pour l’économie globale.
François Landry
CFAMD
Vice-président du conseil d'administration, Financière des professionnels - Gestion privée
Nos stratégies
(horizon 6 à 12 mois)
Nous conservons pour le moment un positionnement tactique neutre dans le Portefeuille privé FDP Répartition tactique d’actifs, soit 55 % d’actions et 45 % d’obligations. Les marchés financiers ont récupéré plus rapidement que nous n’anticipions le recul causé par la pandémie.
Les investisseurs sont en général très optimistes et les niveaux des indices prennent en grande majorité pour acquis le retour à la normale des économies. Nous sommes d’avis que plusieurs incertitudes persistent et nous militons à court terme pour la vigilance. Un positionnement plus neutre à court terme nous semble approprié. Toutefois, sur un horizon de plus de 12 mois, nous sommes plus optimistes envers une surpondération en actions, compte tenu du faible niveau systémique des taux d’intérêt et des perspectives de croissance plus soutenable des profits dans un contexte de normalisation de la crise sanitaire.
La répartition géographique des titres boursiers dans nos portefeuilles a peu varié durant la période.
- La sous-pondération en actions canadiennes a été réduite, bien que le poids des titres du secteur bancaire canadien ait augmenté.
- Nous maintenons une surpondération en actions américaines, avec une exposition accrue aux titres technologiques et au secteur des produits industriels. Ce dernier devrait profiter d’une éventuelle reprise économique et des dépenses annoncées en infrastructures.
- Nous conservons une position neutre en actions des régions représentées dans l’indice EAFE (Europe, Australasie, Extrême-Orient), en raison des mesures fiscales instaurées en Europe et de la réouverture des économies de la zone euro.
- Enfin, notre position neutre sur les marchés émergents persiste à la lumière de l’accroissement des tensions entre Pékin et Washington, une situation qui devrait se prolonger jusqu’aux élections présidentielles américaines de novembre.
Si cet article a soulevé des questions et des besoins de précisions, n’hésitez pas à communiquer avec votre conseiller.
François Landry, CFA
Vice-président et chef des placements
Yann Furic, B.B.A., M. Sc., CFA
Gestionnaire principal, répartition d’actifs et stratégies alternatives
Source des données : Bloomberg
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