Yann Furic
B.B.A., M. Sc., CFAMD
Gestionnaire principal, répartition d’actifs et stratégies alternatives
Ce qui a fait bouger les marchés :
Aucune augmentation du taux directeur au Canada
Économie toujours robuste aux États-Unis
Croissance de l’emploi aux États-Unis et au Canada
SURVOL DES BOURSES MONDIALES |
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Pays |
Indice |
Rendement |
Évolution |
Rendement cumulatif |
Canada |
S&P/TSX |
-1,37 % |
6,94 % |
|
États-Unis |
S&P 500 |
1,15 % |
18,55 % |
|
|
Nasdaq |
0,68 % |
34,69 % |
|
Bourses internationales |
EAFE |
-1,15 % |
10,70 % |
|
Pays émergents |
|
-3,54 % |
4,40 % |
|
Chine |
MSCI Chine |
-6,42 % |
-4,80 % |
Résultats – obligations canadiennes
L’indice des obligations universelles FTSE Canada, regroupant les obligations, a affiché un rendement positif de 1,19 % depuis le début de l’année.
*Tous les chiffres sont en devise canadienne.
Source : Morningstar Direct.
Notre analyse des évènements
Effets des politiques monétaires
Le 6 septembre, la Banque du Canada a pris la décision de ne pas hausser son taux directeur, mais elle ne ferme pas la porte à des augmentations futures. Envisagée de façon positive, l’économie canadienne ralentit et le marché du travail semble se stabiliser. Aspect plus négatif : l’inflation tarde à baisser et le prix du pétrole est revenu à son sommet de novembre dernier.
La prochaine rencontre de la Fed aura lieu le 20 septembre et le marché ne prévoit pas d’annonce d’une nouvelle majoration des taux à cette occasion. Il est à noter que le marché américain anticipe de trois à quatre baisses de 0,25 % en 2024.
Afin d’épauler les politiques des banques centrales dans leur combat contre l’inflation, les gouvernements doivent exclure les politiques fiscales expansionnistes. Ils doivent limiter la croissance de leurs dépenses et ne faire usage de programmes ciblés que lorsqu’ils s’avèrent nécessaires. Les mesures stimulant la consommation telles que l’envoi de chèques aux citoyens ont pour effet de réduire l’efficacité des hausses de taux et de prolonger la durée des politiques monétaires.
Situation de l’emploi aux États-Unis et au Canada
Aux États-Unis, les données concernant la création d’emplois en août démontrent encore des signes de croissance, mais également une progression du taux de chômage. Ceci s’explique par un taux de participation de la population plus élevé que le mois dernier. De plus, la croissance du salaire horaire s’est révélée sous les attentes. Le ralentissement de l’inflation salariale reste toujours l’un des objectifs de la banque centrale américaine.
La création de 39 900 emplois au Canada en août a été plus élevée que les prévisions de 20 000. Le taux de chômage est resté stable à 5,5 % et le taux de participation est en léger déclin à 65,5 %. Le salaire horaire des emplois permanents a augmenté de 5,2 % sur un an, ce qui surpasse les attentes et est en croissance sur le mois dernier. Fait à noter, il y a eu création de près de 50 000 emplois de travailleurs autonomes. Ce chiffre reste volatil d’un mois à l’autre, puisqu’il y a eu une perte de près de 40 000 emplois de travail autonome il y a quatre mois à peine.
Résilience de l’économie américaine
L’économie américaine reste vigoureuse et semble même avoir accéléré en août. Si la croissance économique poursuit son rythme soutenu et si celle de l’inflation revient à sa cible espérée de 2 %, les États-Unis se retrouveront en meilleure posture que la Chine. Ce pays est durement touché, entre autres, par les déboires de ses grands constructeurs immobiliers, par un taux de chômage élevé chez les jeunes et par le ralentissement de la croissance manufacturière en Europe et principalement en Allemagne.
Cette meilleure croissance relative des États-Unis se remarque par une monnaie plus forte face aux autres devises, dont le dollar canadien.
Il est à noter que la décision de l’OPEP+ de maintenir ses coupes de production au moins pour les trois prochains mois, a entraîné une augmentation du prix du pétrole et permis de limiter la baisse du dollar canadien.
Composition de certains indices boursiers globaux en 2023 et leurs rendements
Les titres qui composent les indices boursiers et leur pondération respective peuvent avoir un impact majeur sur le rendement de ces indices.
Par exemple, en date du 5 septembre 2023, l’indice S&P 500 en dollars américains est à la hausse de 18,4 % depuis le début de l’année. Fait à noter, dix compagnies ont, à elles seules, produit 77 % de ce rendement et ce sont principalement les grandes entreprises technologiques. Pour la même période, un indice composé de ces mêmes 500 entreprises, dans lequel cependant chacune a une pondération égale dans l’indice, a obtenu un rendement de 6,4 %.
Les titres de type valeur, moins dispendieux, et ceux ayant une faible volatilité ont moins bien fait que l’indice depuis le début de l’année. L’engouement pour tout ce qui touche à l’intelligence artificielle a propulsé plusieurs titres technologiques comme celui de Nvidia en hausse de 230 %, ce qui le positionne maintenant comme le 4e titre en importance en termes de sa pondération dans l’indice.
Dans la zone Europe, Australasie et Japon (EAFE), dix titres représentent près de 25 % du rendement de l’indice, dont Novo Nordisk et son produit Ozempic, qui s’est avéré le plus grand contributeur depuis le début de l’année.
Indicateurs économiques
Certains indicateurs économiques que nous continuons de suivre en août.
Indice global des directeurs d’achats
Encore une fois en août, les indicateurs affichent une différence entre l’économie manufacturière, qui est toujours en ralentissement, et la composante services, qui elle reste en croissance, mais décélère.
Aux États-Unis, le secteur manufacturier représente actuellement 11 % du produit intérieur brut (PIB), selon les chiffres officiels de 2021 de la Banque mondiale, alors qu’il correspondait à environ 16 % de ce même PIB en 1997. Selon le U.S. Bureau of Economic Analysis, cette proportion était de 25 % en 1987. L’importance grandissante du secteur des services peut expliquer pourquoi l’économie américaine continue de croître.
Au Canada, selon les chiffres de la Banque mondiale, le secteur manufacturier équivalait à 9,3 % du PIB en 2021, comparativement à 16 % en 1997.
Taux d’inflation
Il est encore trop élevé, mais certains indicateurs vont dans la bonne direction. Le prix des conteneurs et la croissance du prix des loyers aux États-Unis indiquent un retour à des niveaux prépandémiques. La faillite de l’entreprise de transport Yellow annonce aussi un ralentissement dans ce secteur.
Taux directeurs au Canada, en Europe et aux États-Unis
Les taux d’intérêt sont à un niveau où, s’ils y restent pendant une période prolongée, ils auront un impact important sur les dépenses des ménages et des entreprises lors du renouvellement des prêts.
Notre veille stratégique
Durant toute l’année 2023, nous avons conservé un positionnement prudent. Cette approche a sous-performé puisqu’elle est moins concentrée dans les titres de technologie qui ont bénéficié d’un engouement pour tout ce qui touche l’intelligence artificielle.
Nous suivons de près l’évolution de l’inflation ainsi que les indicateurs avancés sur la production manufacturière et le secteur des services, et l’emploi. Une détérioration de l’emploi ou du secteur des services nous pousserait à être encore plus prudent.
Une amélioration notable des indices manufacturiers en même temps qu’un retour de l’inflation à 2 % seraient des signes évidents de reprise économique, mais surtout qu’un atterrissage en douceur de l’économie est possible.
L’estimation des profits des entreprises du S&P 500 se stabilise et est même légèrement à la hausse, mais les évaluations restent élevées.
La prudence et la gestion des risques restent les priorités.
Tactiquement :
Sur le plan tactique, nous avons conservé, aux États-Unis, notre positionnement des derniers mois dans les titres de croissance des grandes capitalisations qui réagissent positivement à une stabilisation des taux d’intérêt et dans ceux qui ont un historique de croissance des dividendes qui sont plus défensifs. Nous continuons de privilégier les titres de grandes capitalisations dans les pays développés.
Depuis l’augmentation du taux directeur de la Banque du Canada au début juin, nous avons pris une position dans les obligations canadiennes ayant une échéance de 10 ans, car nous croyons que les taux à plus long terme approchent d’un sommet pour les prochains mois et devraient ensuite se stabiliser ou baisser.
Nous avons augmenté le pondération des obligations canadiennes d’échéance 10 ans durant le mois de juillet et le mois d’août.
Pour savoir comment nos fonds se sont comportés :
Principaux risques
- Une politique monétaire trop restrictive pourrait causer une récession importante ou d’autres problèmes comme la crise dans les banques régionales américaines.
- Des taux élevés durant une période prolongée auraient comme conséquence de réduire les profits des entreprises et de façon importante, les dépenses des ménages.
- La possibilité d’un épisode de stagflation, c’est-à-dire d’une croissance économique anémique et d’une inflation élevée, est toujours présente. Cette situation est négative pour les marchés boursiers.
- Une escalade du conflit en Ukraine pourrait déborder vers d’autres pays européens. Le prix des céréales pourrait augmenter à la suite de la fin de l’accord sur le transport maritime dans cette région et contribuer à l’inflation alimentaire.
- Il est également possible qu’il y ait une aggravation des tensions entre la Chine et les États-Unis concernant Taiwan.
Gestionnaire principal, répartition d’actifs et stratégies alternatives
Source des données : Bloomberg
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