Financière des professionnels
 
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Jean-Marc a ouvert son cabinet dentaire dans la région de Québec au milieu des années 1990. Depuis une quinzaine d’années, sa conjointe Sylvie travaille avec lui en tant que secrétaire dentaire et lui donne aussi un coup de main dans la gestion de sa clinique. Chacun est parent de deux enfants d’une union précédente, qui sont aujourd’hui des adultes financièrement autonomes.

Situation financière et juridique du couple

Jean-Marc Sylvie
Compte REER 450 000 $ 250 000 $
Compte CELI 100 000 $ 90 000 $
Compte non enregistré S.O. 40 000 $
Régime de retraite Non Non

 

  • Le couple vit en union de fait et habite une maison confortable à Saint-Augustin-de-Desmaures, dont Jean-Marc est l’unique propriétaire. La juste valeur marchande de cette maison s’établit à environ 1,5 million de dollars et l’hypothèque est entièrement payée depuis l’an dernier.
  • Localisée dans un centre commercial achalandé, la clinique dentaire de Jean-Marc vient d’atteindre son chiffre d’affaires record. Son bail vient à échéance au cours de la prochaine année.
  • Jean-Marc n’a pas de régime de retraite, mais il a toujours maximisé son REER et son CELI, à la recommandation de son conseiller financier. Incorporé depuis plus de dix ans, il a accumulé environ 550 000 $ dans sa société.
  • Jean-Marc a refait son testament quelques années après avoir rencontré Sylvie, mais il ne l’a pas révisé depuis. Il voudrait assurer la sécurité financière de sa conjointe s’il décède. Ses relations avec les enfants de Sylvie ne sont pas malheureusement pas très harmonieuses.

 

Retraite et stabilité financière : comment s’y prendre?

À 58 ans, Jean-Marc pense sérieusement à la retraite depuis quelque temps. Comme la gestion du personnel est devenue une source de stress qui trouble son sommeil, il aimerait vendre sa pratique dès que possible et prendre sa retraite d’ici cinq ans. Son objectif est de profiter pleinement de cette nouvelle étape de vie du point de vue financier, tout en s’assurant qu’il ne manquera pas d’argent. Il se soucie peu de laisser un héritage à ses enfants, car ceux-ci ont déjà des emplois stables et bien rémunérés, et ils seront les bénéficiaires d’une police d’assurance vie substantielle.

 

À considérer

  • Jean-Marc est de plus en plus préoccupé par la vente de sa pratique dentaire. Il se questionne sur le processus de vente et ne sait par où commencer.
  • Comme il a investi une trentaine d’années dans sa pratique, il souhaite optimiser les aspects financiers de la transaction et savoir quelles sont les erreurs à éviter.
  • Jean-Marc se demande s’il aura suffisamment d’argent pour maintenir son niveau de vie actuel à la retraite.
  • Il voudrait aussi s’assurer de bien protéger ses proches à son décès ou en cas de maladie.

Les conseils de Steve Castonguay

Steve Castonguay

MBA, CIMMD, FCSIMD, Pl. Fin.
Conseiller en gestion de patrimoine 

Bien préparer la vente

Pour un dentiste propriétaire, la vente de sa pratique est une étape très importante qui mérite d’être soigneusement préparée. Steve suggère aux dentistes qui ont atteint ce stade de se poser certaines questions cruciales avant d’amorcer le processus de vente et surtout, de bien s’entourer de divers professionnels.  « L’objectif visé n’est pas simplement de vendre, mais surtout d’optimiser la vente afin qu’elle soit la plus profitable possible. N’oubliez pas que la valeur d’une clinique dentaire est directement liée à sa rentabilité » souligne Steve. « Dans le cas de Jean-Marc, est-ce le bon moment de vendre? Est-il prêt? Ses objectifs financiers ont-ils été atteints? »  Pour répondre correctement à ces questions, il est primordial de consulter des intervenants spécialisés dans l’accompagnement des dentistes.

Le meilleur moment pour vendre

Comme Jean-Marc vient d’enregistrer son chiffre d’affaires record, on peut anticiper qu’il s’agit d’un bon moment pour vendre sa pratique. « Outre les bons résultats financiers de Jean-Marc, ce sont surtout l’anxiété et l’insomnie que lui cause la gestion du personnel qui me préoccupent. J’ai trop souvent été témoin de dentistes qui ont été contraints de vendre à des conditions moins intéressantes à cause d’ennuis de santé qui ont eu des effets négatifs sur la rentabilité de leur clinique. »

Mettre en place des mesures efficaces

« Par ailleurs, Jean-Marc doit consulter un conseiller fiscal le plus rapidement possible pour s’assurer que sa structure corporative lui permettra de profiter de l’exonération des gains en capital au moment de la vente. S’il n’a pas encore utilisé son exonération, plus d’un million de dollars de gain en capital pourrait être exonéré d’impôts lors de la vente de ses actions. Le montant exact de l’exonération dépendra de son seuil cumulatif disponible lors de l’année de la vente. Il y a toutefois plusieurs critères à respecter pour se prévaloir de cette déduction. Afin de répondre à deux des critères qui portent sur la proportion des actifs qui doivent être utilisés de façon active dans la société, il faudra purifier le bilan de la société en sortant des placements corporatifs passifs de 550 000 $. Comme les méthodes de purification sont nombreuses, il faudra évaluer le bilan de la société pour identifier celle qui sera la plus appropriée. Finalement, en fonction de la structure organisationnelle, il pourrait être possible de multiplier l’exonération de gains en capital avec d’autres membres de la famille. »

Étape essentielle : l’évaluation de la pratique

Parce que cette étape est déterminante, Steve est d’avis que Jean-Marc devrait faire appel à un évaluateur professionnel spécialisé en pratique dentaire pour l’aider à évaluer le prix de sa clinique. « L’évaluation n’est pas une science exacte. Ça signifie que la juste valeur marchande établie par un évaluateur correspond à son opinion en tant qu’expert, et non pas nécessairement au prix de vente qui devrait être demandé pour la clinique. Deux rapports d’évaluation d’une même clinique ne donneront pas les mêmes résultats, car chaque évaluateur peut utiliser des méthodes différentes. L’étape d’évaluation ne doit pas être prise à la légère. » Steve précise que les acheteurs s’attendent à ce que le vendeur leur fournisse un rapport d’évaluation, d’autant plus que les banquiers l’exigent habituellement pour le financement.

Retraite : erreurs à ne pas commettre!

Lorsque Jean-Marc connaîtra la juste valeur marchande de sa pratique, il aura une idée plus précise des montants dont il disposera pour sa retraite. Steve précise : « Il ne suffit pas de savoir quel sera le montant de ses actifs : Jean-Marc devrait déjà avoir un solide plan financier en place à l’approche de sa retraite. Ce plan lui permettra de s’assurer qu’il atteindra ses objectifs financiers après la vente de sa pratique ». Pourquoi Jean-Marc n’a-t-il pas encore de plan de retraite? Steve suggère : « Jean-Marc s’est sans doute fié à l’idée que le produit de la vente assurerait sa retraite, mais encore faut-il planifier cette vente et l’optimiser, et également planifier l’utilisation des sommes dont il disposera au cours de sa retraite. »

La clé du succès : le plan financier!

Steve insiste sur la valeur ajoutée du plan financier : « En plus de déterminer le niveau de vie net dont vous pourrez profiter durant votre retraite, un plan financier permet d’optimiser les divers aspects de votre planification financière. Comme Jean-Marc a toujours maximisé son REER, selon le niveau de revenu imposable qu’il aura à compter de sa retraite, il pourrait être fiscalement avantageux pour lui de faire des retraits de son REER ou de se verser des dividendes imposables avant l’année de son 72e anniversaire. À partir de cette date, les retraits minimums obligatoires du FERR s’ajoutent aux autres revenus imposables, de sorte que ceux-ci atteignent souvent des paliers d’imposition supérieurs. Jean-Marc doit également tenir compte de sa conjointe Sylvie dans sa projection de revenus de retraite afin d’exploiter diverses stratégies de fractionnement de revenus ».

La gestion du risque est prioritaire pour Steve: « Comme les dentistes propriétaires ne peuvent compter sur un fonds de pension, il faut que leur épargne et le produit de la vente de leur pratique soit gérés de façon professionnelle et rigoureuse. De bons outils de planification financière peuvent déterminer le niveau de sécurité adéquat à maintenir dans leur portefeuille à l’approche de la retraite ou tout au long de cette étape de vie, jusqu’au décès. »

Testaments à réviser

Steve a un dernier commentaire pour Jean-Marc. « Comme il n’a pas été révisé depuis longtemps, le testament de Jean-Marc et celui de sa conjointe doivent être revus et mis à jour dès que possible, et à nouveau, après la vente de la pratique dentaire. Les changements de vie peuvent survenir rapidement et il est très important que les documents juridiques reflètent les volontés actualisées de chacun. La mise en place d’une fiducie testamentaire pourrait permettre à Jean-Marc de s’assurer que les actifs légués à Sylvie soient remis à ses propres enfants advenant le décès subséquent de sa conjointe, plutôt qu’aux enfants de celle-ci. »

« Il faut aussi prévoir qui s’occupera de Jean-Marc ou de ses biens en cas d’une invalidité quelconque. La rédaction d’un mandat d’inaptitude est essentielle pour sa protection en cas d’invalidité, et pour celle de son patrimoine. L’accompagnement d’un conseiller financier doit tenir compte de l’ensemble de la situation financière de son client. »

Vendre sa pratique dentaire est un processus complexe, qui marque une transition de carrière majeure pour un dentiste : c’est pourquoi il est si important de s’entourer d’une équipe qualifiée. Votre planificateur financier fdp et son équipe de notaires et de fiscalistes est une ressource précieuse pour aborder cette étape en toute confiance.

Les situations décrites sont basées sur un cas fictif et l’interprétation des renseignements sélectionnés ne devrait en aucun cas être considérée comme une recommandation personnalisée. Veuillez consulter votre conseiller.

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