Yann Furic
B.B.A., M. Sc., CFAMD
Gestionnaire principal, répartition d’actifs et stratégies alternatives
Une question de temps!
L’impact global du coronavirus sur l’économie mondiale reste encore à déterminer, mais plus l’épidémie dure, plus il sera élevé. Cette durée demeure la variable la plus importante. Pendant ce temps, les marchés oscillent entre gains et pertes dans un climat de volatilité que nous n’avions pas connu depuis longtemps.
Réaction des banques centrales et des gouvernements
Face à cette situation, les banques centrales et les gouvernements ont déclaré leur intention de soutenir la croissance de l’économie mondiale d’une part, par des politiques monétaires, et d’autre part, par des politiques fiscales.
Autant les gouvernements américain que canadien se préparent à annoncer des mesures fiscales pour les entreprises, pour redonner à ces partenaires commerciaux l’impulsion requise pour maintenir leurs opérations et éviter les mises à pied.
Période de volatilité : des risques, mais surtout des opportunités
Chute des taux directeurs
Déjà, la Réserve fédérale américaine et la Banque du Canada ont coupé leurs taux directeurs. Chez nous, cette chute de 0,50 % devrait avoir un effet positif sur le secteur financier et les banques, et elle devrait aussi stimuler d’autres secteurs de l’économie qui ne sont pas touchés par la conjoncture actuelle, notamment le secteur immobilier. Même si les taux hypothécaires n’ont pas encore été revu à la baisse, on peut s’attendre à un tel scénario dans un avenir prochain.
Répercussions économiques
Malgré l’impact négatif ressenti par certains secteurs de l’économie mondiale tels que le tourisme, le transport aérien et le secteur des services, il faut se rappeler que cet effet n’est que temporaire. Les secteurs manufacturier et industriel ont également subi un ralentissement à cause des délais d’approvisionnement. Cependant, il s’agit d’un report de la demande puisqu’une fois l’économie chinoise redémarrée, la demande de biens et services reprendra rapidement (téléphones cellulaires, véhicules, biens de consommation).
Situation du pétrole
Dans cet environnement incertain, l’Arabie saoudite a déclenché une guerre de prix en maximisant sa production et en offrant des rabais importants aux acheteurs. Ces actions visent à amener la Russie et les autres membres de l’OPEP à la table de négociation pour en arriver à une entente sur de nouveaux quotas de production. Elle espère aussi anéantir la production d’huile de schiste aux États-Unis.
Le prix du pétrole a connu des baisses importantes et les secteurs pétroliers américain et canadien ont été sérieusement touchés. Cependant, cette guerre pétrolière ne pourra s’éterniser à cause des coûts élevés des programmes sociaux que doit assumer l’Arabie saoudite.
Impact sur les marchés boursiers
Ceci n’est pas le premier choc boursier, car nous en avons connu plusieurs au cours des deux dernières décennies. Comme nul ne peut prédire l’avenir, les marchés pourraient connaître de nouvelles fluctuations et la volatilité pourrait rester élevée. Cependant, si l’on considère la stabilité des profits des entreprises, les marchés boursiers sont maintenant moins élevés qu’ils l’étaient il y a à peine quelques semaines. La reprise économique qui devrait suivre le retour à la normale va accélérer la demande pour le pétrole et les matières premières, ce dont bénéficieront les secteurs industriel et financier. Avec les mesures de stimulation économique annoncées par les gouvernements et les politiques monétaires des banques centrales, le cycle économique actuel pourrait encore se poursuivre, avec des taux très bas.
Ce que nous avons fait pour protéger les portefeuilles
Dans nos approches en Gestion privée, nous avons réduit la pondération des actions de 60 % à 55 %, pour la relever ensuite à 60% à la suite de la correction du 9 mars.
- Comme les marchés boursiers ont fortement baissé et que les taux d’intérêt atteignent des planchers historiques, nous croyons qu’il est préférable d’être surpondéré en actions en ce moment.
- Nous avons sous-pondéré les actions de la région EAEO, car l’Europe et le Japon ont peu de munitions pour redresser leur économie, tandis que les pays émergents, et la Chine surtout, ont cette capacité et semblent avoir vu le pire de l’épidémie.
- Tenant compte des marges de manœuvre anticipées de stimulation économique au Canada et aux États-Unis, nous sommes neutres au Canada et surpondérés aux États-Unis et dans les marchés émergents, au détriment des marchés EAEO.
Dans nos fonds communs de placement, nous avons ajusté la pondération de nos Portefeuilles FDP équilibrés.
En tant qu’investisseur, comment naviguer dans cette volatilité?
Nos principales recommandations demeurent : garder le cap sur votre politique de placements et rester investi!
- Les événements de marchés peuvent être déstabilisants dans le court terme. Cependant, sur une période de dix ans ou plus, les écarts de rendement se neutralisent. Assurez-vous que votre portefeuille de placements est bien diversifié et qu’il correspond à votre profil d’investisseur, qui doit être mis à jour périodiquement.
- En détenant des titres à plus faible volatilité, qui réagissent bien aux baisses de taux d’intérêt, vous pourrez limiter les pertes dans votre portefeuille. Sachez que la forte baisse des taux d’intérêt est aussi positive pour le prix des obligations, qui continuent de jouer leur rôle d’amortisseur lors d’une faiblesse des marchés boursiers.
- Faites confiance à des gestionnaires qui investissent dans des titres de qualité.
- Restez investi. Si vous vendez vos placements dans un moment de panique, il y a peu de chance que vous reveniez dans le marché, auquel cas vous manquerez la reprise et les bénéfices qui en découlent. Au cours des 20 dernières années, les investisseurs qui ont encaissé leurs placements pour réinvestir plus tard ont réduit leur rendement de moitié s’ils ont manqué les 10 meilleures journées en bourse.
- N’oubliez pas que, comme les corrections de marché précédentes, celle-ci aura des répercussions temporaires et qu’elle pourra même créer des opportunités.
Nous restons vigilants et prêts à réagir rapidement. Consultez la page d’accueil de notre site Web régulièrement pour nos mises à jour de cette actualité.
Yann Furic, B.B.A., M. Sc., CFA
Gestionnaire principal, répartition d’actifs et stratégies alternatives